Psychologie. ( Juin )
ECHANGES HUMAINS : entre Estime de Soi et Sentiment de Culpabilité (2)
Écrit Par : Dr.
Nazly Farid.
Conseillère Psychologique
Les deux piliers
fondamentaux sur lesquels repose ma pratique thérapeutique sont ces deux
ennemis le sentiment de CULPABILITE et L’ESTIME de SOI. Plus la première
s’étale plus le second se réduit…La balance (l’équilibre de notre psychisme)
penche quand un plateau est plus lourd que l’autre. Selon le principe des vases
communicants, quand les pots contenants des liquides sont à des hauteurs
différentes : le pot le plus bas se remplit tandis que le pot le plus haut se
vide. Si je fais mon marché avec deux cabas, celui que je remplis le plus sera
plus lourd que l’autre…Choisissez donc la métaphore qui vous convient et prenez
CONSCIENCE que si vous vous sentez souvent en faute c’est que votre valeur à
vos yeux ne pèse pas très lourd.
Un petit détour philosophico-historique simplifié à l’outrance nous permettra
de comprendre la corrélation entre ces deux piliers de l’âme humaine.
Entendons-nous au préalable que notre terrain de jeu n’est ni religieux ni
scientifique, notre terrain de jeu est « l’humain » et ses rouages quelque
soient ses appartenances. « Mal » ou « Bien » ne seront donc pas pris au sens
moral du terme et ne dépendront pas des facteurs socio-éducatifs, ils
concerneront ce qui produit une sensations physiques ou psychiques
douloureuses.
C’est donc à la lueur de l’analyse psychologique que nous allons nous pencher
sur ces « couples » qui existent depuis la nuit des temps (et même un petit peu
avant) et qui n’ont d’existence qu’en relation de l’un vers l’autre.
Bien et Mal, Carotte et Bâton, Gratification et Sanction, Paradis et Enfer,
Tort et Raison, Damnation et Rédemption, Bonus et Malus, Blâme et Compliment,
Châtiment et Encouragement, Punition et Récompense, Reproche et Louange,
Valorisation et Dévalorisation… (cf. dictionnaire des antonymes)
Nous sommes la plupart du temps écrasés entre le pôle positif et le pôle
négatif. Il nous faut tendre vers le positif pour être accepté et reconnu et il
nous faut éviter le négatif pour ne pas subir la sanction.
Je vous livre donc en vrac ces quelques réflexions ô combien humaines qui nous
empêchent d’éprouver compassion et bienveillance à l’égard de notre enfant
intérieur, qui font que nous sommes régis par des torts souvent illusoires mais
tellement automatiques, qui font que notre « juste valeur » sera compromise
tant que nous nous sentirons « coupables » de ceci ou cela.
• Si je fais bien je suis récompensé, si je fais mal je suis puni.
• Si je fais mal je suis en faute.
• Si je suis en faute je suis coupable.
• Si je ne fais pas bien, je suis en faute, je suis coupable, je suis puni et
donc incapable de me considérer ayant une quelconque valeur.
• Si je ne suis pas parfait, infaillible, sans faute je ne vaux donc pas
grand-chose
• Ce que je comprends de « faute » résulte de ce qu’on m’a appris
• Les générations se transmettent comme des perroquets leur compréhension de ce
qui est « faux »
• Si je ne fais pas tout ce qui est « juste » je ne serai pas aimé…
De toute évidence, ce processus mental est INCONSCIENT. Prenons quelques
exemples du quotidien :
• Si je prends des vacances, je ne fais rien, je perds le temps, j’ai tort.
• Si deux personnes se disputent je me sens mal à l’aise, je me sens
responsable de ce conflit.
• Si l’on me fait un compliment je ne sais pas quoi répondre. Je me dis : cette
personne ne me connaît pas vraiment, si elle me connaissait elle ne
m’apprécierait pas autant.
• Si je fais passer le plaisir avant le devoir, j’ai tort.
• Je suis incapable de refuser un service qu’on me demande : je ne peux pas me
permettre de décevoir.
• Sous prétexte que l’égoïsme est répréhensible, je donne la priorité aux
autres au détriment de ma liberté personnelle ou de mon repos. Le sacrifice
s’impose.
• « Je devrais en faire plus... »,
On pense rarement à remettre en question des accusations erronées ou des
messages destructeurs reçus dans l’enfance, nous ne nous rendons pas compte
combien ces paroles sont culpabilisantes :
• « Tu ne penses qu’à toi, tu n’es qu’un sale égoïste. »
• « Après tout ce que j'ai fait pour toi !»
• « Tu ne fais rien pour m’aider »
• « Tu es tout le temps absent ou au téléphone »
• « Tu te laisses aller... », (tu grossis, tu maigris…)
• « Si tu ne ranges pas ta chambre, je mets tout ton bazar dans un sac poubelle
et je le jette »
• « Tant que tu vivras ici, c’est moi qui décide »
• « Comment tu me parles ? »
• « Si j’avais su, je n’aurais jamais fait d’enfants »
• « Tu as toujours été plus lent que ton frère… »
• « Regarde comme tu es maigre, tu ne trouveras jamais de mari »
Nous aurions besoin d’entendre plus souvent :
• Cette erreur n’est pas grave.
• Trompe-toi c’est comme ça que tu apprendras
• L’erreur est humaine (persévérer n’est pas diabolique en psychologie, cela
s’appelle un scénario répétitif)
• Tu n’as pas besoin d’être le meilleur, tu as besoin de faire de ton mieux
• La perfection n’existe pas, autour de toi personne n’est parfait, pourquoi
donc serais-tu le seul à te condamner à être parfait ?
Vous vous sentez souvent coupable ? Faites le test
https://test.psychologies.com/tests-psycho/tests-psychologiques/Quelle-est-votre-tendance-a-la-culpabilite
Test - Quelle est
votre tendance à la culpabilité ? | Psychologies.com
https://test.psychologies.com/tests-psycho/tests-psychologiques/Quelle-est-votre-tendance-a-la-culpabilite?fbclid=IwAR1syEAmPDVOgtuYPRvc-SmGZrJgtGZ1dqnqLA7fQRnjmejzT84kUAX85v4
Photo : Hani Sawires
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