Article المقال ( Septembre )
Dr. May Telmissany
L'Icône de
l'Histoire
Préparé par
: Naguib Mahfouz Naguib
Ecrivain,
Chercheur et Traducteur
Quand elle parle, elle raconte ... Et quand elle se tait, elle raconte ...
Avec elle, vous n'avez d'autre choix que d'écouter sa parole et son silence ... Son
silence est un prolongement de la narration. Elle possède simplement de minces
fils d'or qui vous attirent comme par magie dans son propre monde littéraire
plein d'art et de créativité vraie et honnête.
Elle est l'Icône de l'Histoire ... l'écrivaine,
l'universitaire, la traductrice et la critique de cinéma... Dr. May Telmissany,
Professeure d'Études Cinématographiques à l'Université d'Ottawa au Canada.
Née dans une famille qui apprécie la culture et l'art. La mère est professeure
de langue arabe et le père est le grand réalisateur de films documentaires, Mr.
Abdelkader Telmissany. Dr. May se souvient de la première période de son
enfance, elle dit : "Les photos font rappeler des choses à l'homme ...
Mes photos en noir et blanc quand j'étais enfant me faisais connaître, par
exemple, qu'il y avait une étape dans ma vie très liée à la mer... J'avais
l'habitude d'aller à la mer avec ma famille et la grande famille, c'est-à-dire
la grand-mère, les tantes et leurs enfants et mon oncle Hassan Telmissany et
ses enfants... Nous allions à Ras El Bar, par exemple. Mes souvenirs de
maternelle viennent des photos et aussi de ce que ma famille racontait sur ma
formation et mes intérêts... Je me souviens de ma mère disant que le troisième
ou quatrième jour après ma naissance j'ai éclaté de rire et ce n'était pas normal
pour une petite fille.
Je me souviens que cet état de joie m'a accompagné jusqu' aujourd'hui... Je
suis comme tout être humain qui peut affronter n'importe quel problème de la
vie avec un grand sourire et essaye de surmonter les problèmes avec le sourire,
l'énergie positive et l'optimisme. Aussi dans cette période je m'intéressais à
la musique et c'était un intérêt clair confirmé par des histoires de famille
que j'avais un rythme et un sens de la musique. Mais le premier souvenir qui
est présent dans mon esprit comme une image et je m'en souviens bien ...
J'avais 5 ans … j'étais au balcon de la
maison à Héliopolis … j'entendais des chansons tristes émises par le terrain ...
je me souviens d'une scène que j'essayais de dire à ma mère pendant que je tirais
sa robe Qu'est-ce qui se passe ... porte-moi ... porte-moi pour que je puisse
voir ce qui se passe derrière le mur du balcon ... je veux savoir ce qui sort
du terrain ...
Ma mère était dans un état de tristesse … j'avais une nounou qui m'a emmené
avec elle dans la cuisine et a commencé à me chanter et à me calmer...
L'important c'est que j'ai compris au bout d'un moment que c'était la mort du
Président Gamal Abdel Nasser... J'ai écrit cette scène dans un roman intitulé :
Héliopolis. "
En 1953, le père Abdelkader Telmissany revient de la France après des études de cinéma et apporte avec lui une très grande bibliothèque de livres français. Pour cette raison, les parents ont décidé que la fille devrait joindre une école de religieuses françaises, Notre-Dame des Apôtres, afin d'hériter ces livres français. Au début, elle était accompagnée de sa mère ou de la nounou. Elle ne pleurait pas comme les autres enfants de l'âge de la maternelle en allant à l'école, mais sa mère assure qu'elle était heureuse.
Quand elle était en première ou deuxième année de primaire, elle a commencé à se rendre seule à l'école qui était à côté de la maison. Elle a ressenti de la confiance et de la liberté, car elle a grandi au point que les parents l'ont laissée aller seule et qu'ils n'ont plus peur comme au passé.
May se souvient de ces années scolaires avec beaucoup de bonheur. Elle était une élève engagée et idéale, obtenant toujours des médailles pour son excellence dans différentes matières, notamment les langues, comme l'arabe qu'elle aimait car sa mère était professeure de langue arabe, le français et l'anglais.
Et alors qu'elle était en troisième ou quatrième année du primaire, elle n'a pas oublié la première punition qu'elle a reçue, peut-être parce qu'elle avait parlé en classe en expliquant la leçon. Elle a été punie en restant à l'école après la fin de la journée scolaire afin d'écrire une phrase qu'elle ne parlerait plus tout en expliquant la leçon trop de fois. Cette punition a amené sa mère à s'inquiéter parce qu'elle était en retard pour rentrer à la maison à l'heure. Elle est donc partie à sa recherche et a été surprise de constater que sa fille supérieure était punie.
Les jours et les années ont passé et May a prouvé sa supériorité dans toutes les matières scolaires jusqu'à ce qu'elle atteigne la phase de secondaire, elle a donc dû choisir entre la section littéraire et la section scientifique.
Il était clair qu'elle choisirait la section littéraire parce que sa conscience s'était ouverte au roman à travers les livres français que son père avait apportés avec lui, dont la plupart étaient des livres littéraires concernant le roman, le théâtre et l'histoire du cinéma.
May se souvient tout le temps du conseil que son père lui a confié : " va chercher ta vraie passion, et si ta vraie passion est la langue et la littérature, tu devrais choisir de rejoindre la section littéraire." Son père a également eu un rôle très influent lorsqu'elle a obtenu un grand pourcentage au Baccalauréat. Elle était le 25ème au niveau de la République, mais elle a décidé de s'inscrire à la Faculté des Lettres, il a adopté sa décision et l'a soutenue en lui disant : " Si tu souhaites intégrer la Faculté des lettres, choisissons le département de la Langues et de La Littérature française,
L'étude de la langue et de la littérature française t'aidera à améliorer ton niveau en langue et littérature française et te permettra également d'explorer d'autres mondes que la littérature arabe que tu as commencé à lire."
En fait, elle a intégré le département de la Langue et de la Littérature
Française. " L'une des matières que j'ai le plus aimée lors de mes
études de littérature française était l'analyse de texte, en particulier l'analyse
de texte narratif.
J'essayais de comprendre ces textes narratifs au niveau
de leur contenu, aux différents niveaux
esthétiques, et au niveau de la manière dont les personnages sont dessinés.
J'étais intéressé à connaître les étapes de l'histoire du roman français, j'ai
étudié les romanciers les plus importants du XIXe siècle, tels que : Gustave
Flaubert (le roman de Madame Bovary), Émile Zola, Germinal et Marcel Proust.
Parmi les écrivains les plus importants qui m'ont influencé dans ma formation
personnelle comme romancier, je peux citer Gustave Flaubert et Marcel Proust.
J'avais aussi une passion pour la traduction, en particulière la traduction du
français vers l'arabe. L'un des professeurs auprès de qui j'ai appris et qui
m'a profondément marqué était Dr. Hoda Wasfi, qui a illuminé dans mon esprit de
très grandes possibilités liées à la traduction, à la civilisation et à la
liberté d'opinion. Elle me soutenait vraiment. Il y avait aussi une professeure
française qui enseignait la linguistique, elle m'a aidé à réfléchir à la façon
dont l'homme peut se libérer des restrictions qui lui sont imposées.
Lors de ma deuxième année à l'université, j'ai eu l'idée de passer des études
de littérature à des études de scénario à l'Institut du Cinéma. En fait, je me
suis présenté pour les examens, j'ai réussi et j'ai été accepté au département
de scénario, mais j'ai repensé avec l'aide de mon père, qui a discuté avec moi
et m'a demandé : Pourquoi veux-tu rejoindre le département de scénario ? J'ai
répondu : Parce que j'aime raconter des histoires et j'aime les écrire. Il m'a
dit : tu peux commencer à raconter des histoires sans étudier la technique du
scénario. Il m'a suggéré les noms de certains livres que je peux les lire
pour développer les compétences d'écriture et le talent de la narration en
général. Et il m'a amené à lire le scénario du film La Détermination (Al Azima
), qui avait été publié dans un livre, et le scénario du film (Al-Bostagi.) Et
quand j'ai lu les scénarios de ces deux films, je suis vraiment rendu compte qu'ils
étaient plus proches de la littérature.
Ma passion pour la littérature, l'écriture et la narration m'a aidé à sentir
que je pouvais exploiter l'énergie générée en moi par l'écriture. J'ai continué
à étudier la littérature française jusqu'à ce que j'aie obtenu mon diplôme en
1987, et j'ai été classée première de la promotion. Il y avait une possibilité
que je sois nommé assistant, mais je n'ai pas été choisi pour des raisons liées
à mon désir constant d'exprimer mon opinion sur la littérature que j'étudie.
"
N'étant pas nommé assistante d'enseignement n'a pas fait obstacle à son rêve et à son amour de l'enseignement. Elle s'est vue proposer un poste d'assistante à l'Université de Monoufia, et elle a été l'une des fondatrices du département de Langues et Littérature Française de cette Université, qu'elle soit restée à enseigner pendant trois ans, puis elle est partie travailler à l'Académie des Arts au Caire pour enseigner à l'Institut du cinéma et traduire au Centre des Langues et de la Traduction.
À l'Institut de Cinéma, elle enseignait le cinéma
français et les théories du film liées au cinéma français. Au Centre des
Langues et de la Traduction, elle traduisait du français vers l'arabe des
livres spécialisés dans le domaine des arts tels que le cinéma et le théâtre.
En 1988, elle a décidé de s'inscrire à la thèse de maîtrise, elle contacte donc
un professeur français qui enseignait la littérature française à l'université
du Caire, Jean-Louis Bakes. Il lui propose 5 œuvres littéraires qui sont des
premières œuvres ou des œuvres d'écrivains impopulaires qui n'avaient pas
fait l'objet d'études approfondies dans la littérature française. Ce qui a
attiré son attention, c'est le premier livre de l'écrivain Marcel Proust : Les
Plaisirs et Les Jours.
Elle a décidé d'étudier ce roman sous la direction du professeur Jean-Louis
Bakes, mais malheureusement il a dû rentrer en France, elle a donc été
supervisée par La Professeure Dr. Amal Farid, qui était l'un des plus importants
professeurs de littérature et de roman français pendant cette période. Le sujet
de son mémoire de maîtrise tentait d'étudier l'idée de varier les niveaux de
narration dont le roman " Plaisirs et jours " de l'écrivait Marcel
Proust.
En 1990, elle a eu un enfant, son fils aîné Chihab, et la même année, elle a commencé son parcours d'écriture créative.
De 1990 à 1995, elle commençait à écrire des nouvelles et les publier dans des revues et périodiques égyptiennes et arabes.
En 1995, elle publie son premier recueil de nouvelles intitulés : "Sculpture récurrente". Sur environ 80 nouvelles qu'elle avait écrites, elle en a choisi 20 pour la publication d'un livre.
Et c'est la même année où May a perdu sa fille "Donia Zad" au moment de la naissance, et à propos de laquelle elle a écrit son premier roman : "Donia Zaad" plus tard. C'est également la même année qu'elle a terminé la rédaction et la discussion de son mémoire de maîtrise.
En 1996, May a commencé à penser à soumettre une proposition de thèse de doctorat à l'Université du Caire autour de l'idée de la citation entre la littérature et le cinéma. Elle voulait étudier Albert Cosery (écrivain migrant qui écrivait en français et Certains de ces romans ont été adaptés au cinéma) et Andrée Chedid (Une écrivaine égyptienne qui écrit en français, dont le roman, Le sixième jour, a été adapté au cinéma.)
Malheureusement, l'idée du sujet de la thèse de doctorat a été rejetée par l'Université du Caire. Elle n'a pas cédé au désespoir et à la frustration, et a présenté la même idée du sujet à l'Université de Montréal au Canada, et elle a été acceptée.
Elle a effectivement voyagé pour étudier son doctorat au Canada en 1998.
La professeure d'université nous parle en détail des
premières années de son séjour au Canada pour étudier son doctorat, et elle
nous explique comment ces années ont été pour elle : formations
intellectuelles, confiance en soi, élargissement de l'horizon de la
connaissance, découverte et connaissance réelle de ses capacités et ses
énergies de la pensée.
Elle dit : " La communauté universitaire au Canada est complètement
différente de ce que j'étais habituée en Égypte ou dans ma courte expérience à
Paris. C'est une société basée sur l'idée que le rôle du professeur
d'université est d'aider l'étudiant à se développer intellectuellement avec une
grande liberté. Une société au sein de laquelle il y a une liberté dans la
relation entre le professeur et l'étudiant sans séparation radicale des
pouvoirs entre le professeur qui a le plein pouvoir de savoir et l'étudiant qui
est encore en train d'apprendre et n'a pas de connaissance et ne peut pas dire
: Je connais.
Cela donne à l'étudiant l'impression d'être comme son professeur, ils excellent
tous les deux au travail académique. Pour cette raison, j'ai présenté l'idée du
sujet d'une thèse de doctorat sur l'impasse dans le cinéma égyptien à une
Professeure d'Université Canadienne qui n'est pas spécialisée au cinéma
égyptien ou à la culture égyptienne, mais elle se spécialise aux groupes
humains qui se forment autour de l'idée de l'identité nationale. Et l'impasse
était pour moi une thèse majeure dans la mémoire de doctorat, car l'impasse est
le lieu où se forme l'identité égyptienne. Cette professeure m'a aidé sur le
plan théorique et elle m'a aidé très humblement en matière de connaissance.
Depuis que nous nous sommes rencontrés, elle me disait : " vous avez une
meilleure connaissance du cinéma égyptien et de la culture égyptienne, et j'ai
confiance en votre capacité à analyser le cinéma et la culture de manière forte.
Ce qui vous manque c'est la méthode et le cadre théorique, et je vais vous
aider avec la méthode et le cadre théorique."
J'ai ressenti de la confiance que mon bagage de connaissances va m'aider à
lancer l'écriture dans le monde de la créativité académique. L'étude académique
aide à ouvrir les idées, et c'est ce que j'ai réellement appris à l'Université
de Montréal : la confiance en soi et la liberté de pensée.
J'ai commencé à enseigner à l'Université de Montréal au Département d'Etudes
Cinématographiques. J'ai enseigné l'histoire du cinéma et la théorie du film et
j'étudie en même temps au deuxième ou troisième année au niveau du
doctorat."
Le sujet de sa thèse de doctorat " L'impasse dans le cinéma égyptien :
1939-2001" a ensuite été publié sous la forme d'un livre au Centre National de
la Traduction, traduit par Rania Fathy et révisé par Dr. May Telmissany
elle-même.
Entre 2001 et 2005, elle était conférencière du cinéma et
d'études arabes aux universités de Montréal, Concordia et McGill au Canada,
puis était nommée Professeure Adjointe de cinéma et d'études arabes à
l'Université canadienne d'Ottawa en 2006.
En 1990, la romancière commencait l'écriture créative.
Le premier recueil de nouvelles : "Sculpture répétitive" a été publié
à Dar Sharkyat en 1995 avec le soutien de l'éditeur Hosni Suleiman.
Il s'agit d'un recueil de nouvelles dans lesquelles elle tente de compléter le
sujet de l'écriture inter-genre qu'elll avait commencé dans les années 90.
Ce ne sont pas des histoires ou des narrations, mais ce sont des textes entre
la narration et la poésie dans lesquels il y a un esprit ou une éclaboussure
poétique, et il y a aussi des approches des maîtres de la nouvelle du monde
comme : Antoine Tchekhov et Guy de Maupassant.
Le grand écrivain Edward Al-Kharrat avait écrit un article sur ce recueil de
nouvelles, et c'était une source de bonheur pour elle.
En 1995, la mort de sa fille Donia Zad s'est produite, et lorsqu'elle est sortie de l'hôpital, elle avait deux solutions :
Soit elle écrit la mort, soit elle se plonge complètement dans la tristesse, ce qui conduira à une grave dépression et peut conduire à l'élimination et la destruction de sa propre vie.
Elle se souvient de ce moment difficile avec une profonde tristesse et les larmes aux yeux : " J'avais un fils de 4 ans qui était chihab, et j'attendais une fille, Donia Zad, décédée dans l'utérus lors de l'accouchement. Le sentiment de la mort sur ma maternité était un sentiment fatal, c'était difficile pour moi d'accepter l'idée que l'utérus était un cimetière pour ma fille, et ce fut un moment existentiel très difficile. Ce qui m'a sauvé c'est d'essayer d'écrire, et c'est ce qui m'a aidé à surmonter la tragédie.
L'idée que j'écris et raconte l'histoire à plusieurs voix. La voix de la mère qui a perdu sa fille au moment de la naissance, et la voix de l'époux qui assiste au moment de la naissance de sa fille et la voix d'une amie qui parle parce que la mère décide de quitter son emploi.
C'est un court roman à la fin duquel la mère essaie de donner naissance à un nouvel enfant, cet enfant est mon petit-fils Ziad. En fait, c'est un roman autobiographique qui part du drame personnel de cette mère et s'ouvre au champ de l'imaginaire. Ce roman a produit une différence dans mon parcours comme créateur car je me suis retrouvé dans un contexte de reconnaissance critique de ce talent. Donc, pour moi, le travail littéraire a commencé à devenir un avenir. Avec le roman de Donia Zad, j'ai senti que mon véritable avenir serait en tant que romancière ou en tant qu'écrivaine racontant une nouvelle et un roman. "
Après le roman de Donia Zad, publié en 1997, elle publie en 1999 son deuxième recueil de nouvelles intitulés : " Trahisons mentales." Ce sont des nouvelles qu'elle avait écrites entre 1995 et 1999, dans lesquelles elle s'est essayée au niveau du thème et non au niveau du style, elle a essayé de parler et s'exprimer la femme, ses sentiments et son corps.
Et à propos de ce roman, May nous raconte : " Héliopolis est le deuxième roman autobiographique pour moi, car je suis née dans le quartier d'Héliopolis et j'y ai vécu mon enfance et ma jeunesse. J'ai une relation très forte avec le quartier comme un endroit.
Choisir le quartier Héliopolis comme sujet d'écriture d'un roman m'a permis de revenir sur l'histoire de la famille à une période précise de l'histoire égyptienne, les années 70, qui furent une période de très grandes transformations dans l'histoire de la classe moyenne en Egypte en général. Et j'essaie de suivre cette transformation à travers la vie de quatre personnages féminins, une grand-mère, une mère et deux tantes, du point de vue d'une fille nommée Mickey qui nous raconte les changements qui s'opèrent dans la classe moyenne égyptienne. C'est un roman de lieu et un roman de classe, surtout de la classe moyenne, qui avait un rapport essentiel avec l'histoire de ce quartier considéré comme histoire cosmopolite. C'est un quartier établi par le Baron Belge Empain (Édouard Louis Joseph Empain ) dans les années vingt du XXe siècle pour les différentes classes égyptiennes et les communautés étrangères belges, françaises, grecques, italiennes et arméniennes, leurs missions et leurs écoles.
C'est un quartier qui a une longue histoire d'un point de vue architectural. Il a été préservé pendant des décennies, et puis on en voit soudain un semi-effondrement, à partir des années 70. J'ai essayé de le suivre dans ce roman, qui s'est également concentré sur les choses que nous utilisons et comment elles disparaissent. C'est un roman qui retrace l'histoire du lieu, l'histoire des choses, l'histoire de la classe moyenne, ses évolutions et son oubli. Il suit également la nostalgie de la période cosmopolite, encore vivace dans notre mémoire des femmes d'Héliopolis et des écoles d'Héliopolis, et des langues que nous parlions autrefois à Héliopolis et qui ont disparu avec le temps. "
Puis elle a publié " Ceci n'est pas un Paradis ", qui est un journal et des nouvelles en 2009, elle s'est publiée sous forme des chroniques dans le journal Rosa Al-Youssef. Il parle d'une personne qui vit entre deux endroits, l'Egypte et Canada.
Ensuite, le roman " Acapella " en 2012, qui tourne autour de la relation d'amitié entre deux personnages féminins, et il y a un départ des déterminants temporels et spatiaux, car il ne se produit pas à un moment précis ou dans un lieu précis, alors elle a choisi de se concentrer sur la relation entre les personnages.
Elle publie son troisième recueil de nouvelles intitulés : " Un œil magique " en 2016, dont l'idée principale était le rapport entre la littérature et le cinéma, et dans lequel elle revient sur le fait que le cinéma est le sujet du texte lui-même.
Elle a essayé d'écrire un roman en français, qui est encore dans les tiroirs. Elle n'a pas pensé à le publier.
L'exil est une expérience difficile, certains peuvent s'y découvrir, et certains peuvent y avoir du mal à s'adapter au nouveau lieu. Ce qui a aidé May au début de son séjour au Canada, c'est l'idée qu'elle avait le sentiment qu'elle était venue dans un but académique pour étudier, et après avoir obtenu son doctorat, elle retournerait en Égypte. Elle sent tout le temps qu'elle est une Égyptienne vivant au Canada pour obtenir son doctorat.
Et voilà, elle nous parle de l'impact de l'exil sur sa vie et sur ses écrits : " À partir du moment dont nous avons décidé d'émigrer en famille, j'avais deux fils qui avaient commencé à étudier dans des écoles canadiennes et à s'adapter à la société canadienne, j'ai ressenti déconnecté de la maison mère, de l'endroit câlin ou de l'endroit où J'y ressens la vraie énergie qui vient des gens, des rues, des souvenirs, de l'histoire culturelle, du lien avec les bâtiments, les chansons et le cinéma .
La cinquième ou sixième année de ma vie au Canada a été une année de véritable choc pour moi. J'ai décidé d'abandonner mon désir initial de retourner en Égypte et de rester au Canada, en fonction du désir de mon époux et de mes enfants. Aussi, j'ai dû rester au Canada à cause de mes conditions de travail, surtout après avoir eu d'énormes responsabilités et engagements liées à l'enseignement à l'Université d'Ottawa depuis 2006. Étant Canadienne, je dois beaucoup de choses en raison de ma présence au Canada où j'ai appris à mieux penser, où j'ai appris la liberté de pensée, la liberté d'expression et la liberté de croyance. Je dois aussi la stabilité de ma famille au Canada.
Mais à la fin, mon cœur et mon âme sont liés à l'Égypte.
En fait, je suis formé en Égypte et lorsque j'ai immigré au Canada, j'avais la
trentaine. Mon enfance, ma jeunesse, mes souvenirs et mes rêves de
développement et de changement se produisent vraiment en Égypte. Et aussi mon
vrai bonheur dépend de ma présence en Egypte. Pour cette raison, ces dernières
années, j'ai décidé de revenir de manière organisée, c'est-à-dire de retourner
en Égypte de manière organisée et méthodique. J'ai commencé à revenir pour
trois ou quatre mois, et maintenant je suis de retour pour six mois, et après
un certain temps, ces périodes vont s'étendre sur des périodes plus longues. Et
j'ai trouvé une place pour moi qui n'est pas perdue ni disparue parce que
j'écris et publie en Egypte et je suis déterminée à écrire et publier en langue
arabe, et j'ai en fait un public de lecteurs en Egypte, et quand un livre est
publié pour moi, le revenu moral pour moi vient d'Egypte ou des pays
arabes.
Parce que je voyage aussi beaucoup dans les pays arabes pour parler de mon travail
d'universitaire ou de mon travail de romancière. Tout cela m'a fait sentir que
ma place naturelle et en fait la place du cœur et la place de l'âme est
l'Egypte. Je dois donc me trouver un rôle. Je veux retourner en Egypte pour
donner une partie de ce que j'ai pris au Canada et le livrer dans un cadre de
liberté, comme le permettent les conditions égyptiennes. C'est pourquoi j'ai eu
l'idée d'établir la Maison de Telmisany, qui est une maison entre les zones
urbaines et rurales sur la route du désert du Caire-Alexandrie. La bibliothèque
de mon père Abdelkader Telmissany lui a été transférée et une partie de la
bibliothèque du grand écrivain Edward Al-Kharrat a été offerte par ses fils, et
j'ai transformé l'endroit en un lieu culturel et artistique. Lorsque vous y
entrez, vous entendez de la musique, vous voyez des peintures et des livres, et
parce que c'est une grande maison, je choisis une chambre et une bibliothèque
pour moi, et le reste des trois chambres en a fait un lieu de séjour pour les
écrivaines et les écrivains tout en organisant des ateliers d'écriture. "
Et parce que la vie humaine ne se déroule pas toujours du même rythme, la joie est l'amie de la tristesse, la victoire est l'amie de la défaite et le rire est l'ami des larmes. Il est naturel que l'homme traverse des circonstances difficiles qui tentent de le briser, et il se retrouve face à deux choses, soit la résistance et la constance, soit la retraite et la capitulation.
Quant à May Telmissany, elle a choisi de faire face à toutes les difficultés qui se présentent à elle et de les transformer en une énergie créatrice. " Toute ma vie est basée sur l'idée que quelles que soient les difficultés auxquelles je fais face, je peux les voir dans leur vrai contexte, c'est-à-dire que ces difficultés sont liées à leur temps, et au bout d'un moment ce temps passe, alors je reviens à me tenir debout et je pense toujours à la relation dialectique qui existe entre la vie et la mort et depuis la mort de " Donia Zad " je vis avec la mort, je n'ai pas oublié ma fille."
Ici, les larmes ont coulé de ses yeux, et elles se sont
effondrées, exprimant sa profonde tristesse. Après que ses larmes se soient
calmées, elle continue à nous relater et à nous expliquer comment elle a pu
surmonter la douleur et les chagrins : " L'homme peut vivre avec la
mort et devenir pour lui une partie de la vie. C'est une idée philosophique que
la vie et la mort vivent ensemble. l'homme doit voir Comment les gère-t-il, car
le moment de la mort de Donia Zad a été un moment déterminant dans ma vie parce
qu'elle m'a en fait appris que le discours théorique que j'étudiais à
l'université pouvait être vécu et j'ai réellement vécu dans la relation d'une
mère qui perd sa fille au moment de la naissance, et ce n'est pas une question
facile pour une mère, mais je l'ai transformée depuis Le troisième ou le
quatrième jour du processus de naissance à l'écriture.
Je me souviens qu'au cours de ma vie j'ai rencontré des gens qui ont vécu
la même crise, et ce roman a pu les aider. En le lisant, ils ont réalisé
comment l'homme surmonte une perte difficile, surtout qu'il peut se sentir
responsable, c'est-à-dire qu'il était une cause de décès. Il doit toujours
vivre avec la mort, et cette dialectique se résout sous différentes formes et
outils.
J'ai pu le faire parce que j'ai écrit. Tout le temps, l'homme vit entre la
mémoire douloureuse et sa capacité ou l'énergie interne qui la fait transcender
en vivant avec elle et sans la nier ou la supprimer. En outre, l'homme peut
transformer sa propre vie, pleine de secrets, de choses enfouies, de bris et de
victoire, en une énergie créatrice. La vie est riche en expériences et nous ne
devrions pas les gaspiller sans les créer comme vies. Je pense toujours à la
façon de transformer ma vie quotidienne en énergie créative sous différentes
formes
Tels que : l'espoir pour les autres, la transmission de connaissances et
d'expériences aux gens, l'amour des racines et du pays, la reconnaissance de la
gratitude envers le Canada. Je suis toujours préoccupé par l'idée que ma vie
n'est pas seulement la vie d'un individu parmi les gens, les gens me
soutiennent et marchent avec moi, je ne marche pas seul dans la vie. Mais ce
qui est important pour moi, c'est comment transformer toutes ces connaissances
en conscience de moi-même et des autres, et comment communiquer ces
expériences, malgré leur dureté et leurs difficultés, aux autres avec un
sourire sincère d'un cœur qui aime vraiment la vie. "
C'est l'amoureuse des mots ... une pionnière des plus importants pionniers de la génération des années 90 en littérature. ... l'écrivaine, l'universitaire, la traductrice et la critique de cinéma ... l'Icône de l'Histoire ... Dr. May Telmissany qui a nouvellement publié son récent roman : "Tout le monde dit que je t'aime", aux éditions Dar Al-Shorouk, juin 2021
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