Poème الشعر ( Octobre )

 



    Poème   





Prise de bec entre le Soleil et la Lune 





Écrit par : Dr. Yasmine Sarwat

Maître de Conférences au Département de Français

Faculté de Pédagogie

 Université d'Alexandrie 



 

Un jour le Soleil et la Lune se rencontrèrent

Il y avait une éclipse totale sur la terre.

Mais au lieu de cordialement briser la glace

Ils faillirent gâcher leur premier face à face.

 

Moi, dit le Soleil, j’éclaire tout l’univers

Partout où je vais j’impose ma lumière.

Sans moi le monde serait un trou noir…

A ton tour ma belle ! Etale tes pouvoirs !

 

Mon rôle, dit la Lune, est plus sacré que le tien !

Quand tu te couches sans te soucier de rien

Et que tout rouge de honte tu te caches dans la mer,

C’est moi qui veille et qui protège la terre !

 

Le Soleil, on s’y attendait, n’approuva pas du tout.

Imbécile ! dit-il. Tu n’es qu’un pauvre joujou

Dont on se sert pour augmenter la dose

Des scènes d’amour dans les séries roses !

 

Moi, par contre, j’ai de vraies raisons d’exister.

Mes rayons servent avant tout à réchauffer !

Personne ne peut se passer de moi ;

Toi la première ! Que tu le veuilles ou pas !

 

Tu oublies, dit la Lune, que j’inspire les poètes.

Ta chaleur ne leur cause que des maux de tête !

Pour cette raison même ils te maudissent

Tandis que moi, ils m’implorent et me bénissent !

 

Et ne crois pas surtout que ta chaleur et ta lumière

Soient les seules choses qui comptent sur terre…

C’est moi que les cosmonautes ont explorée !

Tu vois bien que j’ai servi l’Humanité !

 

- Tu y crois vraiment à cette histoire de trio masqué

Le Big Boss qui se vantait d’être le premier

A avoir effleuré ta peau de princesse

En recevant en direct les éloges de Son Altesse ?

 

Et l’autre qui ne s’est même pas dérangé

De quitter son habitacle confortable et douillet.

Le seul des trois qui vaille à mon avis !

Un petit somme vaut mieux qu’une triste comédie !

 

-Tu dépasses les limites et je te défends de souiller

L’histoire de la planète et ma noble renommée !

La jalousie te ronge mon pauvre vieux crétin !

Je m’en tape les tympans ! Crève de rage, tiens !

 

Cette prise de bec se poursuivit longtemps

Chacun voulant prouver à l’autre ses talents.

C’est normal, ils se voyaient pour la première fois.

Tout le monde, au fond, aime parler de soi.

 

Ils n’avaient pas compris, jeunes qu’ils étaient,

Que la Nature avait conçu un couple parfait :

Lui, la force et le pouvoir ; elle, la grâce et la douceur.

Un contraste harmonieux, une promesse de bonheur.

 

Plusieurs éclipses eurent lieu par la suite.

Nous ignorons, hélas, l’évolution de ce mythe.

Mais il a dû suivre le cours normal

Puisqu’ils mirent au monde des milliers d’étoiles.

 

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