Article Art الفن ( Août )
Giverny
Le « pays splendide »
de Claude Monet
Écrit par : Dr. Yasmine HAGGAG.
Maître de conférences.
Département de Langue et
de Littérature Françaises.( DLLF )
Faculté des Lettres.
Université d'Alexandrie.
Impression, soleil levant (1872)
« Impression, soleil Levant », le tableau qui a donné son nom à
l’impressionnisme, ce fameux courant artistique de la fin du XIXème siècle, est
signé Claude Monet. Par la couleur, la touche et la lumière, le peintre
transpose une « impression » du paysage, dominée par
l’éphémère du lieu et du temps. Un peu comme la photographie qui gagnait du
terrain durant cette même période de l’histoire, le tableau représente le port
du Havre sous cette forme unique et en ce moment unique éternisé par le
peintre, celui-ci en fige « l’impression » qui ne pourra
jamais se répéter deux fois de la même manière.
Les peintres impressionnistes étaient
préoccupés par le désir de figer l’instant. Ils n’avaient aucun problème à
peindre le même tableau plusieurs fois. Mais à chaque fois, le tableau étant
peint à un moment différent de la journée ou à une saison différente, le
résultat n’était pas le même. Chaque instant est un paysage. La série de la
Cathédrale de Rouen, série d’au moins 30 toiles peintes par Monet, en donne un
parfait exemple.
La Cathédrale de Rouen (1892-1893)
Pour capter l’instant, il fallait peindre
rapidement. Les tableaux impressionnistes sont donc peints en relativement peu
de temps et sur le motif. Ils ont l’air inachevé ; la raison n’est pas la
vitesse d’exécution, c’est plutôt parce qu’ils reproduisent non pas le paysage
comme il est mais son impression. Pour la première fois dans l’histoire de la
peinture, l’artiste n’a pas forcément d’atelier traditionnel. Son atelier
devient essentiellement en plein air.
Le père de l’impressionnisme, Claude Monet, ne
s’est pas contenté de peindre en plein air. Bien au-delà. Jardinier, il a été
capable de créer en plein air ce qu’il peignait ensuite. Au summum de sa
carrière artistique, Monet vivait dans une belle maison à Giverny, en
Normandie, où il est mort en 1926. En presque 40 ans passés à Giverny, le
peintre-jardinier avait transformé son domaine en une grande fresque naturelle.
« Je suis dans le ravissement. Giverny est un pays splendide pour moi »
écrit-il au critique d’art Duret. Il y a planté des fleurs et des arbres rares
provenant de tous les coins. Il y a créé une petite ferme, une forêt de bambous,
un cours d’eau pour les barques, un passage arqué de roses, un étang de
nénuphars et un pont japonais. Ces paysages lui ont inspiré de nombreux
tableaux gracieux qui reflètent l’air de Giverny et l’âme du peintre, comme Le
Chemin de roses à Giverny, Le pont japonais et bassin aux nymphéas, y
compris le joyau du Musée de l’Orangerie, Les nymphéas.
J’espère que vous aimez ces quelques photos
que je vous ai choisies de mon album personnel.
Le Chemin de roses à Giverny
Le salon-atelier dans la maison de Monet - Giverny
Un nénuphar dans l’étang – Giverny
Une fleur rare au jardin de Giverny
Pont japonais et bassin aux nymphéas - Giverny
Pour tout savoir, visitez le site de la Fondation
Claude Monet à Giverny, fondation qui garde le site, âgé de plus de 140 ans,
vivant : https://fondation-monet.com/
C’est à la mémoire du professeur Dr. Mohammed
El Kordi que je dédie cette modeste contribution. Éminent professeur au
Département de Langue et de Littérature Françaises de la Faculté des Lettres,
Université d’Alexandrie, Dr. El Kordi m’a enseigné la civilisation et c’est
grâce à lui que je suis tombée passionnément amoureuse de l’art du XIXème
siècle, notamment l’impressionnisme.
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