Psychologie. ( Mai )




   Psychologie.



ECHANGES HUMAINS : entre conscient et inconscient (1)



Écrit Par : Dr. Nazly Farid.


Tout le monde pense que…
NON
La plupart pense que…
NON
Les gens ne se rendent pas compte que…
NON
Ils sont tous….
NON
Elles répondent toutes….
NON


Voici cinq tentatives ratées pour commencer un texte sur les aspects inconscients (ma passion) du comportement de l’être humain (ma priorité) qui faussent (entre autres) les échanges avec autrui (vaste sujet).

Et si je commençais ainsi : 
Ma pratique de la psychothérapie m’a conduit à remarquer que, souvent ; les êtres humains qui me font confiance pour soigner leurs bobos de l’âme, ont tendance à minimiser l’impact des GENERALISATIONS, PREJUGES, JUGEMENTS et autres STEREOTYPES sur eux et sur les autres. 

Qu’en pensez-vous ? C’est quand même mieux que : « tous mes patients ne sont jamais conscients des stéréotypes qui régissent toujours les échanges humains »

           Je précise mon propos : essayons de prendre conscience de tous les « enregistrements » de notre boite noire que nous répétons souvent sans réaliser vraiment combien ils peuvent être nocifs pour nous et pour les autres.

          Dans nos échanges avec LES AUTRES, dans ce qui nous pose problème, nous pouvons ANALYSER, COMPRENDRE et REMETTRE en QUESTION nos CERTITUDES 

Tout ce que nous disons et tout ce que nous entendons a une racine inconsciente : chez l’émetteur et chez le récepteur. Quand les paroles suscitent en nous une réaction « dérangeante » qu’elle soit exprimée ou refoulée cela veut dire que quelque chose en nous a été « touché ».

Donc nous réagissons selon l’émotion que cela a provoqué en nous, et si nous insistons à ignorer les raisons inconscientes de cette émotion/réaction, à ignorer les racines de cette émotion/réaction il en ressort :

J’ai eu tort de…, il m’a blessé…, elle n’aurait pas dû…, je suis nerveuse…, il est cruel…, elle m’en veut parce que….

et nous arrivons à une conclusion hâtive qui doit donner tort à quelqu’un : c’est mon/son/ton CARACTERE, c’est ma/sa/ta PERSONNALITE, c’est mon/son/ton DEFAUT principal.

Il en résulte une grosse CULPABILISATION si nous pensons être en tort et un énorme JUGEMENT DE VALEUR si nous pensons que c’est l’autre qui est en tort.

          Survolons rapidement les origines de ces « certitudes » qui faussent notre ressenti et nos opinions et nous nous y attarderons plus tard.

Nous dépendons tous de notre environnement parental, social, éducatif, culturel, religieux, temporel et de CE QUI NOUS A ETE DIT et que nous remettons rarement en question.

          Pour expliquer notre quotidien nous sommes soumis à des stéréotypes positifs ou négatifs dont les caractéristiques vont de pair avec ces jugements rapides que l’on nomme préjugés (cf. Voltaire), sans véritable connaissance préalable. Tout ceci crée des automatismes souvent rigides. Nous pensons avoir raison, nous pensons savoir, nous ne doutons pas de ce qui nous a été inculqué. La prise de conscience est déjà une étape importante qui va nous aider à une meilleure compréhension et surtout nous pousser à plus de bienveillance, d’indulgence et de diminution du jugement de soi et des autres
.
          C’est lorsqu’on effectue un travail sur soi que la capacité de (se) « remettre en question » nous aide à trouver des solutions à des problèmes souvent répétitifs.

Prenons un exemple : 

Une personne s’adresse à un groupe en exprimant une souffrance quelconque. Convaincus de leurs certitudes et répétant comme de petits perroquets ce qu’ils pensent être « le mieux » pour cette personne, les membres du groupe répondront à cette expression de diverses manières : 

          Mais non, il faut que tu sois forte
          Moi aussi je
          Tu exagères ce n’est pas aussi catastrophique
          Calme-toi
          Tout le monde a des problèmes
          Selon le proverbe : …..
          Tu te plains toujours
          Ne te laisse pas aller 
          Il faut voir la moitié pleine du verre
          …….
          …….

         Je vous laisse continuer


         En fait chaque membre du groupe aura répondu selon ce qui est « enregistré » inconsciemment chez lui


         Il faut être fort, la faiblesse c’est pour les lâches
         Je ne t’écoute pas je réponds avec ma propre expérience
         Je te juge et évalue la taille de ton problème subjectivement
         La colère me fait peur
         La généralisation sauve toujours quand on ne sait pas quoi répondre
         Je vais te sortir une phrase toute faite ça m’évitera de m’attarder sur ta souffrance
         J’ai toujours entendu que se plaindre est dérangeant pour les autres
         J’ai une excellente intention : celle de t’encourager à résister
         Pourvu que tu ne dises que des choses positives …ces choses négative tellement angoissantes

         Alors qu’on aurait pu simplement dire : « je respecte ta souffrance », « cela doit être très difficile à vivre », « je suis là si tu as besoin de mon aide »….

         La plupart des échanges conflictuels soumis à la grille de l’analyse trouve  leurs racines dans  l’inconscient.



 Mon conseil : 

          Remettre en question toutes nos « certitudes » acquises 
          Prendre garde à tous nos automatismes 



Photo : Hani Sawires

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Poème ( Avril )

Poème ( Avril )

La Nouvelle القصة القصيرة ( Octobre )